Santé à Civol : un infirmier pour 14.000 personnes !
Cri du cœur. Revenant d'un voyage au Sénégal, trois membres d'Amitié Vouziers Civol alertent l'opinion sur les conditions sanitaires calamiteuses du village jumelé à Vouziers.
«Quand on pense que l'on se plaint de l'hôpital de Vouziers… » La remarque peut paraître un peu facile et hors propos, mais elle a le mérite de faire réfléchir.
Revenues d'un voyage d'agrément au Sénégal, trois membres d'Amitié Vouziers Civol en ont profité pour dresser un état des lieux de la santé.
Il faut dire que dans la tête d'Elisabeth Durtette (présidente), Françoise Busquet (trésorière) et Laurence Renaudin, certaines paroles du chef du village résonnaient encore.
En juin 2007, la visite de « Civolnabbés » (comprenez « habitants de Civol », le village jumelé à Vouziers) avait mis en lumière, par la voix du chef, l'indigence des conditions sanitaires locales et l'urgence à y remédier.
L'état des lieux réalisé glace le sang : « un infirmier vit dans le dispensaire, 24 heures sur 24, ce qui est quasi-unique là-bas. Son épouse, agent sanitaire, fait office de sage-femme ».
1.500 consultations par jour
Le dispensaire, dont certains équipements atteignent les trente ans d'âge, accueille la population de Civol (4.500 habitants) mais aussi celle de… seize autres villages.
Le plus lointain est distant de 40 kilomètres. Sans l'établissement, il faudrait faire entre 70 et 90 km pour être soigné. Et on ne parle pas d'autoroute, mais de piste.
L'infirmier, payé par l'État, voit chaque jour entre 1.300 et 1.500 personnes. Il faut y ajouter 150 à 200 consultations en maternité. « Les femmes viennent accoucher en charrette… »
Les consultations payantes financent l'achat des médicaments disponibles sur place.
Dans ces conditions, le taux de mortalité est le seul à bien se porter.
Les décès font partie de la triste routine du dispensaire.
Les membres d'Amitié Vouziers Civol ont pris une claque et ne veulent pas rester les bras croisés. Elles vont faire circuler l'information, en attendant de trouver des moyens d'action.
Leur objectif, double, concerne la réfection des locaux (pose de carrelage pour limiter l'invasion du sable, équipement médical) et l'obtention d'une ambulance, qui serait gérée par le comité de village.
Jacques Berthion
Renseignements et dons éventuels : 06.73.87.93.01 ou 03.24.71.77.0 ou
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Article paru dans l'UNION Champagne Ardenne Picardie le : 3 mai 2008